Avant-première du Rallye des arts : David Fleury

Publié le 29 novembre 2016 par Benoit Beauchemin
David Fleury
Crédit : Emilie Delorme

Entrevue réalisée avec David Fleury, auteur-compositeur-interprète, en marge du Rallye des arts 2016.

En 3 mots, comment décririez-vous votre travail à une personne ayant perdu la vue?
Ouvre tes oreilles!

Une émotion pour décrire votre approche?
Plaisir. Je débute dans le milieu des auteurs-compositeurs-interprètes et souvent nous avons droit à un sentiment chez l’artiste de martyre, d’incompris et de mélancolie. En ce qui me concerne, j’ai eu mes passes. Toutefois, je préfère entendre des rires et voir des sourires lors de mes prestations… les matantes aiment bin ça! Bref, je privilégie le plaisir lors de mes spectacles. Un jour, je ferai mon dépressif dans mes chansons pour élargir mon public, mais pas maintenant...

Si l’argent n’était pas un frein, que feriez-vous de différent? 
Je prendrais le temps pour écrire et concevoir un projet artistique exemplaire sur tout l’ensemble. Aussi, je me serais lancé dans la production d’un album complet, en commençant. Comme dirait René Angélil: « Il faut toujours penser comme si nous avions 1 million dans nos poches ». Donc, si l’argent n’était pas un frein, je ferais beaucoup de choses différemment. Entre autres, plus de publicités et je me permettrais d'avoir une plus grosse équipe. En terminant, je me payerais un « full band » pour faire de la tournée. Malheureusement, nous sommes au temps où les diffuseurs n’osent plus investir dans les spectacles de musiques d’auteurs, donc nous avons souvent droit à des formules acoustiques en duo ou trio ou même en solo pour les casse-cou. À ces derniers, je leur lève mon chapeau!

Quelle frontière êtes-vous le plus fier d’avoir franchie dans votre démarche créative?
Celle du producteur d’album. Avoir conçu à 100 %, de l’écriture et la composition, à l’impression finale du produit physique. C'est une chose énorme de partir de presque rien, de manière indépendante, n’ayant recours qu’à son compte en banque qui n’a rien de comparable à celui d’un médecin, disons-le, pour concevoir un album de chansons originales. Pour ma part, je l’ai fait en 1 mois et demi. Je reprends toujours mon souffle, aujourd’hui! Je suis fier d’avoir mis mon nez dans chacune des sphères, si petites paraissent-elles, mais combien importantes, afin de comprendre la majorité des aspects invisibles pour le public moyen, derrière la production d’un album. Posez-moi vos questions indiscrètes, je vous répondrai en ne mâchant point mes mots, mes amis!

Si Montréal était une œuvre, à quoi ressemblerait-elle?
À un cône orange. 

Une chose que vous n’avez jamais dite sur votre troupe/collectif/organisation?
Je n’ai aucune formation musicale.

Quel type d’expérience souhaitez-vous faire vivre aux participants du Rallye des arts le 30 novembre prochain?
Une expérience accessible et libératrice. Être auteur-compositeur-interprète n’est pas un métier, ni un rêve de devenir, mais un état d’être et une raison d'être. Aussi, j’écris des chansons au lieu de consulter un psychologue… je sauve 90.00$ par séance de création! Chaque artiste est différent. On remarque certains par le superficiel, tandis que pour autres il faut tendre l’oreille un peu plus et décroiser les bras. L’expérience se vit dans le contact humain avec l’artiste et le public. Au petit nombre que vous serez à m’écouter, j’apprendrai mille fois plus de choses que l’on apprend devant une foule.

Vous désirez rencontrer David demain soir? Joignez-vous à nous lors du Rallye des arts le 30 novembre dès 17h au Monument-National en vous procurant un billet!

 

Benoit  Beauchemin Billet par : Benoit Beauchemin