La Guilde, une référence en art inuit contemporain

Publié le 16 mai 2018 par Frédéric Bourgeois-LeBlanc
Photo: La Guilde, 2017

En vue du Rallye des galeries 2018, l’équipe de la Brigade arts affaires de Montréal (BAAM) se penche tour à tour sur les lieux de diffusion ainsi que les artistes qui seront à l’honneur durant cette expérience immersive dans le monde de l’art visuel.

Rencontre avec les gestionnaires Karine Gaucher et Morgane de Bellefeuille

Dans le passé, La Guilde était une adresse que les connaisseurs et collectionneurs d’art se passaient sous le manteau, connue des initiés uniquement. Aujourd’hui, grâce à son nouvel espace situé en plein centre-ville au coin de la rue Sherbrooke et Crescent La Guilde a une place de choix, aux côtés du Musée des beaux-arts de Montréal. C’est dans leur nouvel espace que je me suis entretenu avec la gestionnaire à la programmation et aux communications, Karine Gaucher, ainsi qu’avec Morgane De Bellefeuille, gestionnaire marketing et commercialisation. 

Photo: La Guilde, 2017

Qu’est-ce que La Guilde?

La Guilde c’est une galerie et une institution muséale qui a pour mission la conservation, la promotion et la diffusion de l’art inuit, de l’art des Premières Nations et des métiers d’art canadiens contemporains. Elle se veut un laboratoire de création, où chaque artiste peut donner libre cours à tout son potentiel créatif. Ce qui distingue La Guilde des autres galeries de Montréal, c’est l’importance accordée aux matériaux au sein de la pratique artistique de chaque artiste. On retrouve dans les œuvres présentées dans la galerie, des présentations innovantes sur le plan de la transformation de la matière et des techniques qui y sont liées.  L’idée est de faire cohabiter l’art contemporain et les techniques traditionnelles afin de démontrer la pertinence de ces nouvelles propositions artistiques au sein du marché de l’art et de la création actuelle. Par ailleurs, on remarque un engouement pour la transformation de la matière, notamment de la céramique, auprès des artistes et des programmes d’arts visuels de différentes universités. Il y a définitivement un retour à la matière dans l’art contemporain.

L’histoire de La Guilde est une histoire de femmes. C’est par l’effort et la vision incroyable de deux pionnières que la galerie est aujourd’hui LA référence en termes d’art inuit. Fondée en 1906 par Martha May Philips and Alice J. Peck, La Guilde avait, à ses débuts, pour mandat le soutien, la promotion et la préservation de l’artisanat, catégorie qui comprenait à l’époque l’art des Premières Nations. C’est aussi cette institution qui fut à l’origine du développement du marché de l’art inuit et qui organisa pour la première fois en 1949, une exposition d’art Inuit au sud, un art alors inconnu du grand public. C’est pour poursuivre cette promotion des métiers d’art que se sont succédé par la suite, plusieurs femmes à la direction de cette institution, maintenant plus que centenaire.

Photo: La Guilde, 2017

L’art des Premiers Peuples profite d’un momentum

L’exposition présentement en cours est níchiwamiskwém | nimidet | ma sœur | my sister faisant partie de la 4e édition de la Biennale d’art contemporain autochtone.  À des lieux des stéréotypes des représentations traditionnelles, La Guilde fait la promotion de la création contemporaine et profite du même coup du momentum que connaît actuellement l’art autochtone.  L’idée est de changer les mentalités : Morgane et Karine m’ont d’ailleurs avoué se sentir particulièrement fières lorsqu’elles réussissent à changer les perceptions des visiteurs.

La Guilde sera le point de départ du Rallye des galeries 2018. Vous aurez donc le plaisir de visiter cet espace luxueux et fantastique, et d’admirer le travail de ses artistes, le 30 mai prochain.

Visitez le site Internet officiel de la Guilde pour plus d’information

Frédéric Bourgeois-LeBlanc Billet par : Frédéric Bourgeois-LeBlanc