Le Théâtre Aux Écuries : la création à l’avant-scène

En vue du Rallye des Arts 2018, qui aura lieu cette année le 27 novembre, l’équipe de la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) s’est entretenue avec les institutions qui prendront part à cet évènement.

[Ce texte est un condensé d’une entrevue avec Annie Ranger, Responsable du développement et du financement privé du Théâtre Aux Écuries et fondatrice de la compagnie Théâtre I.N.K.]

Comment est né le Théâtre Aux Écuries?

Le Théâtre Aux Écuries est né de l’union de sept compagnies de théâtre émergentes: Théâtre de la Pire Espèce, L’ACTIVITÉ, Festival du Jamais Lu, Théâtre du Grand Jour, Théâtre I.N.K., Magnifique Théâtre et Théâtre les Porteuses d’Aromates. Ces compagnies avaient pour désir commun de se doter d’espaces de création et de représentation de qualité. Malheureusement, il arrivait souvent qu’elles se produisent dans des espaces mal adaptés, voir inadéquats. En 2007, les sept compagnies se sont jointes au projet du théâtre Les Deux Mondes d'agrandir et rénover leur centre de production qu’ils occupaient depuis 1996 dans le quartier Villeray. Quatre ans plus tard, en octobre 2011, le Théâtre Aux Écuries a enfin vu le jour.

Qu’est-ce qui distingue le Théâtre Aux Écuries d’autres institutions théâtrales?

Le nom, Aux Écuries, fait directement référence à l’ensemble de coureurs cyclistes faisant partie d’une même équipe. Six compagnies de théâtre - six écuries, si on veut - sont ici en résidence permanente: Le Jamais Lu, Projet MÛ, le Théâtre du Futur, le Théâtre I.N.K., le Théâtre de la Pire Espèce et le Théâtre les Porteuses d’Aromates. Le Théâtre Aux Écuries est un centre de création, un incubateur, un laboratoire. Nous avons trois salles de répétition, donc plus d’espace et plus de possibilités. Plus de 800 artistes et artisans passent par les Écuries, non seulement dans le cadre de notre programmation mais aussi dans notre programme de résidence. Nous sommes aussi un théâtre de quartier. C’est important d’avoir une diversité de lieux artistiques alors que la plupart des théâtres montréalais se trouvent au centre-ville et dans le Plateau. C’est le théâtre le plus près de nos maisons après tout! Notre direction artistique est assurée par un collectif de neuf artistes, ce qui est assez unique.

Une direction artistique collective doit présenter son lot de défis, pourquoi choisir ce modèle?

Bien que particulier, ce modèle est fondamentalement plus riche. Cela permet aux neuf artistes de se questionner sur l’art, de partager, de débattre, de discuter. Notre souhait, Aux Écuries, c’est non seulement de démocratiser le théâtre, mais aussi d’en faire un lieu de passage et un lieu commun. Nous voulons d’un théâtre qui est présent pour tout le monde. Cela amène évidemment des défis : certains processus prennent plus de temps, on se remet parfois en question, etc. Somme toute, cette façon de fonctionner a davantage de positif que de négatif. Aux Écuries, on fait une mise en commun des espaces, des publics, et aussi des tâches reliées à la gestion d’un théâtre, et la direction artistique en fait partie.

Qu’en est-il des compagnies qui ne sont pas en résidence permanente?

Il existe différents programmes de résidence Aux Écuries. D’abord, il y a le programme de résidence sur deux ans. Une compagnie est sélectionnée par un de nos directeurs ou directrices artistiques (nous effectuons une rotation tous les ans) et on lui donne carte blanche pour la création d’une œuvre. Selon leurs besoins, nous offrons différents services tout au long de leur résidence afin qu’ils puissent véritablement se consacrer à leur création. Par exemple, nous pouvons les aider avec la rédaction de demandes de subvention, la réalisation de budgets, etc. Ensuite, nous avons le programme de résidence annuelle, où on offre nos espaces de répétition et de travail pendant trois semaines. Ils peuvent aussi avoir accès à nos services, selon leurs besoins. Enfin, il y a les Accueils Éclair. Ce sont des petits coups de pouce que les directeurs et directrices artistiques peuvent donner à des compagnies émergentes ou intermédiaires sous forme d’enveloppes discrétionnaires. Par exemple, on peut offrir à une compagnie de venir répéter dans nos lieux pendant une certaine période de temps, pour moins cher.

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