Parrêsia Compagnie de création : Parole de franchise

Publié le 16 novembre 2018 par Marie-Hélène Busque
Crédit photo : Paméla Lajeunesse

En vue du Rallye des Arts 2018, l’équipe de la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) s’est entretenue avec les institutions qui prendront part à cet évènement.

[Ce texte est un condensé d’une entrevue avec Ana Pfeiffer Quiroz, co-directrice et fondatrice de Parrêsia]

Quelle est l’histoire de Parrêsia Compagnie de création?

En 2013, Ana Pfeiffer Quiroz a entamé une réflexion sur le terme « diversité » dans le milieu théâtral québécois dans le cadre de ses études de maîtrise en théâtre à l'UQAM. Cette même année, Ana et Thomas Leblanc, travailleur des médias (Radio-Canada, Télé-Québec) et acteur autodidacte, font connaissance sur la scène du Théâtre de Quat‘sous lors d’un atelier professionnel. Thomas devient un des interprètes du projet de recherche d’Ana, le mémoire-création Sans Étiquette, présenté en 2015 au Studio-théâtre Alfred Laliberté. En laboratoire, Thomas et Ana développent une fructueuse relation acteur/metteuse en scène axée sur la recherche de vérité intime et politique chez l’interprète.

En 2016, Ana forme un collectif artistique avec Thomas Leblanc. Soutenus par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et de la Place des Arts, ils présentent la création Parrêsia (in situ) à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme. Parrêsia est un happening public mettant en scène Anna Beaupré Moulounda, Alexander Peganov et Thomas Leblanc. Grâce aux témoignages des trois comédiens et de neuf artistes montréalais issus de différents horizons culturels, Parrêsia pose la question: qui sont véritablement les Québécois?

Suite à cette expérience, Ana Pfeiffer Quiroz, Thomas Leblanc et Anna Beaupré Moulounda décident de former une compagnie de théâtre. En 2017, la compagnie a été récipiendaire de la bourse Résidence de recherche-création pour la diversité́ culturelle en théâtre et en nouvelles pratiques artistiques du Conseil des Arts de Montréal. Le collectif a été en résidence au Théâtre Aux Écuries à l’automne 2017 et a compté sur l’accompagnement artistique du metteur en scène et chorégraphe Nicolas Cantin. Grâce à cette bourse, Ana Pfeiffer Quiroz a entamé l'écriture scénique de Happy Hour, qui deviendra la première pièce en tant que compagnie et met en scène Thomas Leblanc et Anna Beaupré Moulounda.

Parrêsia, ça veut dire quoi?

Le terme parrêsia, provenant de la Grèce antique, fait allusion au droit citoyen d’énoncer une vérité intime sur la place publique, geste qui comporte une part de risque et nécessite un certain courage. Ce concept est au cœur du développement artistique de cette nouvelle compagnie.

Quel est le mandat, la raison d'être de Parrêsia?

Parrêsia a pour objectif le développement de projets scéniques inclusifs et multiples qui placent le dialogue interculturel au cœur de leurs créations artistiques. Les membres de Parrêsia rêvent d’un théâtre où plusieurs accents et origines sont possibles. Ils font appel à une distribution hétérogène représentative d’une diversité en termes de population et de pluralité. Ils explorent différentes disciplines artistiques comme l'art visuel, le documentaire, la littérature, la musique, la danse et la performance lors de la construction dramaturgique de leurs créations. L’interdisciplinarité leur permet d'explorer différents langages scéniques en favorisant le dialogue interculturel.

Qu’est-ce qui inspire Parrêsia? 

La question de la diversité est au coeur de Parrêsia. Toutefois, Ana Pfeiffer Quiroz précise qu’on ne parle pas ici de diversité en termes de catégorisation des comédiens immigrants ou québécois membres de minorités visibles. Elle propose plutôt l’idée d’une diversité provenant des relations, des dialogues, des échanges et des rencontres entre les artistes montréalais provenant des différentes cultures. La création Parrêsia (in situ) (2016) abordait cette question de front. Deux ans plus tard, Ana Pfeiffer Quiroz souhaite pousser plus loin la réflexion. Montréal étant une ville multiculturelle, son théâtre se doit de refléter cette réalité. À l’extérieur de Parrêsia, Ana – qui est arrivée au Québec du Pérou en 2010 – travaille en écriture de plateau. Ceci lui a permis de découvrir sa propre parole, sa voix. Son travail d’écriture inspire son travail de comédienne, et vice-versa. 

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Billet par : Marie-Hélène Busque